J’aime pas les gens….signé Stroumph Grognon
Ce matin, je me suis levée de la papatte gauche avec une furieuse envie de jouer au Stroumphf grognon.
Ce besoin d’appartenance et de dénaturation de soi au profit de l’autre me soulevait le cœur
J’aime pas….
Non j’aime pas les réseaux sociaux qui poussent les gens à se rassembler autour d’un gourou, et à aduler ce qu’il fait, même quand ce qu’il fait ressemble plus à une vilaine diarrhée qu’à un produit de qualité bien moulé.
Je vois, dans ces regroupements, une émanation adulte des clans qui se forment dès le collège autour du mec qui a raflé le plus de filles ou la nana la plus populaire…
Déjà à cette époque, ce besoin d’appartenance et de dénaturation de soi au profit de l’autre me soulevait le cœur.
Appartenir à un groupe, pour ne pas être seul, se couler dans le moule du groupe en amenant un peu de soi mais surtout beaucoup de mimétisme pour ne pas être rejeté… À 12 ans on commence avec la première cigarette, à 14 on passe au joint et à 18…
Des leaders charismatiques en mal de reconnaissance
Aujourd’hui, je note que ce phénomène se reproduit à grande échelle autour de “leaders charismatiques” dont le besoin de reconnaissance est nourri par les ouailles qu’ils abreuvent de leurs réflexions formatées pour plaire au plus grand nombre.
Quand on passe d’une communauté à l’autre, on s’aperçoit vite que le discours policé est partout le même.
Ces mouvements de masse entretiennent, à l’instar de ceux qui se créent à la puberté, les peurs basiques de l’être humain :
- La peur du rejet
- La peur de ne pas être aimé
- La peur de ne pas être à la hauteur
Quand on parcourt ces communautés, on y discerne ce parfum aigre et écœurant qui sous couvert d’entraide et de bienveillance distille en réalité la comparaison et la dépendance..
Un parfait de comparaison et de dépendance
On se tourne vers la communauté au moindre problème, la pauvre victime de son propre mal-être attend d’être sauvée par la gentille personne qui lui tendra la main en lui offrant la solution à son problème (solution qu’une simple recherche sur Google aurait suffi à trouver).
Parfois, notre brebis égarée rencontre un vilain bourreau en chemin qui la renverra dans les cordes de son manque de réflexion et de discernement. Peu importe, voilà notre victime comblée : son besoin d’attention qu’elle ne sait nourrir par elle même est rassasié.
Notre bourreau se prend les foudres de la communauté de sauveurs, voire se fait virer ou rappeler à l’ordre par le saint sauveur en chef, modérateur, administrateur et gourou parmi les gourous… Qui lui nourrit grassement son besoin d’exister à travers l’autre…
Les communautés, tout comme les regroupements claniques de collégiens, voient d’un mauvais œil l’électron libre qui vit en auto suffisance, cette bête à part qui n’a pas besoin du groupe pour exister, respirer, vivre et s’aimer, qui se reconnaît sa propre valeur et ne tend pas la main à l’autre dans le but de se rassurer elle-même mais bel et bien parce qu’elle a quelque chose à donner et à partager.
Entrer dans le clan de celui qui réussit pour réussir
Aujourd’hui, les réseaux sociaux génèrent une nouvelle croyance : entrer dans le clan de celui qui réussit pour réussir… Or au même titre que s’agiter dans l’entourage du mec ou de la nana la plus populaire n’ a pas fait de vous un Apollon ou une déesse désirable, aduler et reproduire par mimétisme la vie visible de votre gourou communautaire ne sert qu’à enrichir celui-ci et non à vous élever.
Les personnes inspirantes sont… Elles n’ont pas besoin d’une communauté pour rayonner et se sentir exister ou donner un but à leur vie.
La communauté crée des liens de dépendance qui vous empêchent d’oser, de dire clairement ce que vous pensez ou ressentez par peur de ne plus être aimé ou d’être relégué au ban de la communauté.
Et si pour une fois, au lieu d’écouter l’incessant brouhaha extérieur des gens en mal de tout, vous commenciez à vous écouter et à nourrir vos propres besoins pour vivre pleinement vos vraies valeurs et non celles d’un groupe qui vous fait vous sentir inférieur et qui, sous couvert de vous aider, vous plombe par l’inexorable et impitoyable jeu des comparaisons.
Et si pour une fois, au lieu d’aimer l’image que la popularité et le charisme vous renvoie, vous incarniez votre propre lumière et acceptiez votre authenticité.
La réussite ne se compte pas en nombres de groupies, de membres de la communauté et de followers mais en votre capacité à être heureux avec vous-même indépendamment des circonstances.
Réussir c’est se dire ‘je t’aime’
La réussite c’est être serein et savoir dans les moments difficiles que l’on a au fond de nous la résilience nécessaire pour se sortir de l’ornière.
Réussir c’est se dire ‘je t’aime’ dans les expériences négatives et être capable de porter un regard critique sur ses actions pour en tirer une leçon sans se juger et se démolir au premier faux pas.
Combien d’entre vous sont aptes à se regarder dans le miroir et à se dire ‘Je t’aime‘ en le pensant mais surtout en le ressentant comme une vibration puissante ?
Aduler tous les leaders charismatiques de la planète ne vous aidera pas à vous aimer plus, cela ne fera que renforcer votre position de dépendance à l’autre et à l’image fluctuante qu’il vous renvoie.
Pour avancer sur le chemin de la réussite, il suffit d’un pas, un petit pas vers soi, chaque jour. Un ‘je t’aime’ le matin dans le miroir, une célébration intérieure pour une épreuve couronnée de succès, une gratitude vis à vis de soi et de la vie pour une opportunité saisie.
Stroumphf grognon aurait conclu par : j’aime pas les communautés
Moi je terminerai juste par “Je me kiffe à la folie”.